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 « si ceux qui disent du mal de moi savaient » ; Erin

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« si ceux qui disent du mal de moi savaient » ; Erin Empty
MessageSujet: « si ceux qui disent du mal de moi savaient » ; Erin   « si ceux qui disent du mal de moi savaient » ; Erin EmptyVen 6 Nov - 16:20

« Si ceux qui disent du mal de moi savaient
exactement ce que je pense d'eux,
ils en diraient bien davantage ! »


    « Quand j’étais au collège, mon prof d’histoire cherchait constamment à savoir ce qu’on voudrait faire plus tard et si on changeait d’avis d’un mois à l’autre. » Relevant vaguement les yeux pour les poser sur son collègue, Sasha signifia un intérêt aussi variable qu’incertain, comme une sorte de corvée qu’il aurait effectuée avec bien moins d’application que les verres qu’il essuyait depuis près d’un quart d’heure. Le détail, c’était la clef, avait dit leur patron, et puisque tout était affaire de détails, il fallait commencer par le plus anodin aux regards de tous mais le plus essentiel dans le fond néanmoins. Si cette idée paraissait absurde au barman, il préférait faire le travail qu’on lui imposait sans poser de questions ou émettre d’objections, il avait tout le restant de sa vie pour faire cela.
    « Et alors ? Finit par consentir Sasha en mesurant l’insistance du regard de son jeune collègue. » Celui-ci ne se fit pas répéter deux fois une telle occasion de ré enchaîner qu’avec davantage d’enthousiasme. « Qu’est-ce que tu voulais faire, toi ? » Déposant le verre sur le comptoir et saisissant un nouveau, Sasha s’appliqua à ne pas quitter l’objet du regard alors qu’il faisait mine de réfléchir ; dans le fond, il savait déjà très exactement ce qu’il voulait répondre. « Comme ma mère. » Le regard de son interlocuteur s’illumina, comme un enfant bien satisfait de son effet. « Ah, moi aussi ! » S’arrêtant dans l’élan qui le portait à déposer de nouveau le verre qui l’occupait pour s’en saisir d’un autre, Sasha leva de nouveau les yeux. « Ah ?… toi aussi tu voulais être une pute ? »

    L’abandonnant à son état d’hébétude, Sasha lui tourna le dos afin de ranger la série de vingt verres parfaitement propres et resplendissants. Il réorganisa vaguement la série de vingt autres, et n’eut pas le temps de toucher aux pailles encore empaquetées que son jeune interlocuteur, et importun professionnel, avait fait le tour du bar, s’approchant en déposant un bac à glaçons qu’on aurait presque cru trop volumineux pour sa chétive carrure. « T’es un marrant, Sullivan. » L’écartant vaguement du coude pour attraper le bac et le déposer au-dessous du comptoir, il consentit une réponse sur la même longueur d’ondes. « Je ne plaisantais pas. » Il sut à l’hésitation de son interlocuteur que celui-ci ne savait plus tellement quoi penser. Il en profita pour poursuivre sa tâche et ordonner parfaitement les divers bouteilles d’alcool, de soda et de jus de fruit plus divers et épars les uns que les autres. Quand il eut fini, il se redressa pour se retrouver nez à nez avec son éternel parasite.
    « Ok. T’es en train de me dire que ta mère était… » Insistant du regard comme pour voir le mot couler des lèvres du jeune homme, Sasha alla même jusqu’à arquer un sourcil. Mais, décidemment, ce devait être un tabou ou seulement un péché de former ce mot de quatre lettres. « Une pute, oui. Tu as d’autres questions ? »

    Dix minutes plus tard, un silence de mort régnait entre les deux. Sasha put recevoir les deux autres barmen qui se joindraient à l’équipe pour assurer l’évènement de ce soir et être briefé par leur supérieur. Le mot d’ordre était « distinction », et il fût indubitablement davantage répété en cinq minutes par le chef des opérations que dans le monde entier l’année passée.
    La soirée, et la nuit, qui venait recevrait des grands noms de la haute société londonienne, ces hommes et femmes distinguées par une réussite professionnelle insolente ou légitimée par papa et maman. En bref, c’était avant tout l’occasion de passer de la pommade aux individus les plus influents pour ne creuser sa place que davantage encore. Pour Sasha, c’était avec cynisme qu’il revendiquait son mépris léger mais bien présent pour ce genre de personnes qu’il servait au jour le jour. Personne ne le lui reprochait tant qu’il savait le taire, et c’était, heureusement pour lui, quelque chose qu’il savait particulièrement faire dans le milieu professionnel. Évidemment qu’il était franc, même plus que la moyenne, mais cela n’aurait eu aucun intérêt de rappeler au monde dit « d’en haut » ce qu’ils étaient.

    « Qu’est-il censé se passer, au juste ? » Réprimant un frisson de surprise qui se répandit tout de même le long de sa nuque, Sasha réalisa avec mauvaise humeur que son jeune importun de collègue avait de nouveau une envie irréfrénable de discuter. « On va enivrer des types qui ne vont faire que s’encenser les uns les autres en se congratulant d’être les maîtres de Londres. » En tournant à peine son visage vers son interlocuteur, Sasha sut que celui-ci ne savait toujours pas s’il devait prendre cette remarque avec humour ou gravité. Sasha ne lui donna aucun élément de réponse en se rendant derrière le bar, s’assurant que tout était prêt pour l’imminente arrivée des hommes et femmes les plus distingués qu’on eut fait à Londres depuis longtemps… simplement parce qu’ils le pensaient.

    Peu de temps après, son jeune collègue, ainsi que les deux autres, étaient en place alors que le restant du personnel s’affairaient entre les tables et les buffets, ajustant les meubles et objets décoratifs, les rideaux, les tapis et les lampes, ainsi que toutes les tenues des hommes et femmes en présence.
    « Tu t’appelles comment ? » Fronçant les sourcils, le jeune homme eut comme une sorte d’incrédulité avant de répondre. « Allister. » Un irlandais, l‘ironie. Sasha se contenta de sortir un verre de sous le comptoir et d’y déverser un liquide transparent qu’il fit glisser jusqu’au jeune homme. Celui-ci surveilla l’offrande d’un œil perplexe. Sans jamais quitter la porte principale allant bientôt déverser son flot de conviés, Sasha répondit à ses interrogations le ton parfaitement neutre. « J’ignore de qui tu es le fils, Allister… mais on ne vaudra jamais le dixième d'eux si on les écoute. Et ça, fit-il en désignant vaguement le verre, ça t’aidera à surmonter ta naissance toute la soirée durant, crois-moi. »
    Quelques secondes plus tard, le jeune barman engloutissait un volume de vodka cul sec avant de faire disparaître le verre vide sous le comptoir.
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