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 « c'est parce qu'il y a un vrai danger, de vrais échecs » ; Leyhann

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MessageSujet: « c'est parce qu'il y a un vrai danger, de vrais échecs » ; Leyhann   « c'est parce qu'il y a un vrai danger, de vrais échecs » ; Leyhann EmptyVen 6 Nov - 14:37

« C'est parce qu'il y a un vrai danger, de vrais échecs,
une vraie damnation terrestre, que les mots de
victoire, de sagesse ou de joie ont un sens. »


    La main bandée et l’arcade suturée, c’était pourtant la démarche détachée et presque trop naturelle que Sasha progressait dans les rues de Londres, indifférent à tout ce qui pouvait bien exister autour de lui. On devinait aux légers plissements des yeux, à la commissure de ses lèvres à peine tordue ou à un arrêt un peu brusque qu’il souffrait, là, quelque part, que quelque chose lui était aussi douloureux que difficile mais qu’il refusait, dans tout l’orgueil que ses parents et la vie avaient pu lui transmettre, de montrer et de mesurer son état. Pour dire vrai, pour peu qu’on l’eut connu, ne serait-ce qu’un tant soit peu, ce n’était pas tant de son état physique que de son statut moral dont il aurait fallu se soucier en tout premier lieu. Comme tous les anti-héros, dépravés et décadents, Sasha n’admettrait jamais ni la défaite ni l’humiliation, et le refus d’accepter l’évidence n’était qu’un instrument de torture supplémentaire au service de son ennemi.

    Depuis qu’Ava lui avait donné la leçon du siècle en plein métro, Sasha était plus taciturne encore qu’à l’état de nature. Son existence se limitait particulièrement à son travail et à des errances photographies dans les lieux les plus mal fréquentés de la capitale. Il échangeait peu, se contentait des réponses strictement nécessaires de l’ordre du « oui », du « non » et du « peut être ». Se contentant ni de plus ni de moins, il desservait particulièrement ses rapports avec autrui en toute conscience, et en toute indifférence à la fois. Il lui importait peu qu’on l’eut jugé bien davantage pour ce qu’il semblait être ou était seulement, tant le seul jugement qui l’affligeait depuis lors était le sien propre, le seul qui comptait quand on était seul à se connaître.

    En s’enfonçant dans l’Est médiocre de Londres, Sasha n’éprouva qu’un vague sentiment de familiarité. Pour dire vrai, il ne se sentait en proie à aucun rapprochement avec quoi que ce soit. Aurait-il croisé sa mère qu’il serait simplement passé près d’elle, à la manière même dont on esquive les morts. A ce propos, il lui arrivait de manière toujours plus récurrente de se demander où elle était, ce qu’elle faisait, si elle vivait encore seulement. Souvent, il avait souhaité qu’elle ne fusse plus de ce monde, et, parfois, il avait le sentiment que de la savoir encore de ce monde était sa seule consolation… quelqu’un était encore plus mal que lui.

    « Hey ! T’as besoin d’aide ? » Reprenant une démarche structurée et régulière, Sasha ignora l’appel. Non, il n’avait pas besoin d’aide. Non, il n’en avait jamais eu besoin. Et même en sentant cette présence derrière lui, comme l’aura d’une protection quasi providentielle, il ne se consolait qu’en se disant que qui que ce soit Dieu, et où qu’il soit en cet instant, il faisait bien d’y rester et de continuer à ne jamais se manifester. Aurait-il existé qu’il ne le lui aurait jamais pardonné.

    Même le médecin urgentiste qu’il avait rencontré malgré lui avait insisté pour discuter, pour comprendre. Un long silence semblable à une hésitation avait en fait été le seul moyen pour Sasha de paraître poli tout en étant farouchement agacé d’une telle manœuvre. Le résultat avait finalement été une nuit entière en observation, gardé de force pour s’assurer que la majeure partie de ses hématomes étaient bien bénins. Pour le peu de fois où il avait dormi dans un lieu aussi aseptisé, Sasha avait regretté toute la nuit les lieux de souillure qu’il avait toujours connus. Au paroxysme de sa soif de liberté, un infirmier avait insisté pour faire quelques examens et s’assurer qu’aucun lésion interne n’avait produit de dégât… c’était une demi heure plus tard qu’il était revenu trouver un lit vide.
    S’il avait eu une seule chance d’être écouté, Sasha aurait voulu lui dire qu’aucun de ses diplômes ne lui permettrait jamais de guérir les blessures dont il souffrait vraiment.

    Enterré toujours que davantage dans les bas-fonds de Londres, Sasha n’avait pas tant erré que suivi un chemin. Quelques pas supplémentaires en avant, et il se trouvait à proximité de la caravane - ou du taudis suivant les points de vue - où vivait Leyhann.
    Leyhann Ferguson. Sa protégée. Sa sœur, un peu. Quoi qu’il n’ait jamais véritablement mis de mot pour définir leur relation, Sasha savait qu’il avait le devoir de la défendre, de se faire son protecteur, et surtout de la tirer de la situation bien laborieuse dans laquelle l’existence l’avait enfouie. Malgré tous ses efforts, il ne semblait pas être parvenu à quoi que ce soit qui fût véritablement concluant. Et c’était bien de la même persévérance qui l’avait aidé à survivre et à s’élever dans la société qu’il poursuivait tout de même, qu’il s’entêtait, qu’il redoublait même d’efforts insoupçonnés, dans le seul but d’aider celle qui, à ses yeux, attirait toute la compassion qu’il avait éprouvé en une vie. Leyhann possédait quelque chose d’exceptionnel, quelque chose d’unique, et lui qui voyait avec tellement d’évidence ce précieux détail n’aurait su renoncer à l’idée de le montrer au monde.

    En couvrant les alentours du regard, Sasha finit par s’approcher. S’il ne craignait pas les rues qu’il avait toujours fréquentées, il les savait de moins en moins sûres, notamment quand l’on était blessé. Bien que ce fût davantage son orgueil que son corps qui eut pâtir de ces souffrances, il préféra prévenir l’un en prévenant l’autre.
    S’adossant un moment à la surface grisâtre de l’air ambiant complètement pollué, il prit un instant pour inspirer profondément. En s’écartant, il consentit enfin à toquer. Certain que ça ne suffirait pas, il s’éclaircit la voix. « Leyhann Eilenn Ferguson, tu as intérêt à être là et à m’ouvrir maintenant. »
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Leyhann E. Ferguson
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Leyhann E. Ferguson


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MessageSujet: Re: « c'est parce qu'il y a un vrai danger, de vrais échecs » ; Leyhann   « c'est parce qu'il y a un vrai danger, de vrais échecs » ; Leyhann EmptySam 7 Nov - 19:28

Qui pourrait croire que la femme, aussi somptueuse soit-elle, puisse infliger de telles souffrances à un autre humain ? Personne. Mais Leyhann portait bien les marques de la violence au féminin. Des violences qu'elle allait chercher auprès de la tendre et cruelle Ava Wrath et qu'elle acceptait sans rechigner. Elle n'aimait pas particulièrement les griffes qui venaient acérer sa peau, les lames qui venaient la couper, le feu qui venait la brûler, mais Leyhann se laissait faire, se laissait manipuler comme une simple poupée de chiffon avec laquelle on s'amuse puis qu'on jette dès qu'on s'en lasse. Quelques heures plus tard, l'adolescente venait contempler dans un miroir, ses griffures, ses ouvertures, ses hématomes qui coloraient sa peau si pâle, elle admirait la signature de sa maîtresse sur son corps si vulgaire. Parfois son ivrogne de père s'intéressait d'un peu trop près à ses blessures, il devait oublier qu'il lui arrivait, à lui aussi, de cogner sur sa fille quand il avait trop bu et qu'il rentrait un peu trop énervé. Alors, pour ne pas trop attirer l'attention sur ses stigmates, Leyhann tentait de tout dissimuler derrière du maquillage, mais cette dernière invention ne semblait pas vouloir cacher ses défauts-là.

Assise sur la banquette trouée qui lui servait de lit, Leyhann scrutait les traits de son visage dans le reflet d'une glace. Elle y voyait une fille fatiguée, une mine blafarde, des cheveux sombres et décoiffés, un regard triste où les quelques étincelles d'espoir commenceraient à s'envoler, du noir qui coulait sous ses yeux mettant en valeur ses cernes, ses lèvres étaient craquelées et sa peau écorchée. Voilà la misérable image que l'anglaise donnait d'elle, une image peu valorisante : Celle d'une fille ayant pour père un alcoolique, se débrouillant du mieux qu'elle le pouvait pour gagner de l'argent, s'entichant d'une aliénée qui ne lui offrait jamais rien sauf des coups. Au départ, elle avait cru que prier pourrait l'aider, mais Leyhann avait bien vite compris que Dieu avait sûrement mieux à faire que de s'occuper des problèmes d'une pècheresse qui se servait de la luxure pour gagner son argent. Le pauvre enfant. Leyhann vivait déjà dans la misère et elle continuait de s'y enfoncer un peu plus chaque jour. Un jour, pourrait-elle enfin se sortir de ce merdier ?

Pour l'aider, il y avait Sasha. Sasha Sullivan, d'abord une rencontre gênante. Disons qu'au départ, Leyhann l'avait pris pour un de ses anciens clients, trouvant la ressemble trop flagrante. Elle s'était trompée et lui avait bien mis les choses au clair. Depuis ils entretenaient une relation assez proche sans jamais se montrer trop de preuve d'affection, ca ne leur allait que trop mal. Sasha était le grand frère qu'elle n'avait pas, le père qu'elle n'aurait jamais, le confident, l'ange gardien qui tentait de la préserver des griffes du mal. D'Ava. Ava ou le grand motif de dispute entre eux. Leyhann l'idolâtrait et Sasha la maudissait. La putain se retrouver alors entre deux personnes qu'elle aimait. L'une tentait de la sauver alors que l'autre passait son temps à la dégrader. Certains auraient vite fait leur choix, Leyhann, elle, refusait de le faire. Non, elle ne se dégonflait pas, elle avait juste peur de perdre l'une des deux personnes qu'elle admirait, qu'elle prenait comme modèle, qu'elle aimait. Le coeur à ses raisons que la raison ignore, dit-on. Pathétique ? Sûrement pas aux yeux de Leyhann.

La fille s'étalait de son maquillage sur le visage, histoire de camoufler tous les défauts qui s'y accumulaient. Marshall venait de sortir pour rejoindre son bar, son fidèle comptoir, son meilleur ami l'alcool. Il n'avait prononcé aucun mot en refermant la porte de la caravane derrière lui, ils savaient... Et puis ils avaient l'habitude aussi. Le père avait laissé derrière lui une traîné de canette et de bouteille d'alcool que la fille se dépêcha de ramasser, de jeter ou de ranger. Leyhann fouilla aussi dans les poches des vêtements à son père en pensant y trouver un peu d'argent, mais il n'y avait rien. Rien. Comme toujours. Elle attrapa alors son sac à main pour y retrouver ses produits illicites. Si Marshall aimait se saouler et noyait son chagrin dans la boisson, Leyhann avait le droit de prendre son pied en ingurgitant de ses cachets magiques qui la soigneraient de ses blessures intérieures... Pour un temps éphémère certes, mais pour un temps quand même. C'était déjà ça. L'adolescente croqua dans son premier comprimé. Un goût acre envahit sa bouche, un goût qu'elle aimait sentir.

Allongée sur sa couchette, dans un état second, une cigarette fumante coincée entre les lèvres, Leyhann attendait que le bien-être que lui procurait cette drogue, prenne fin. Malheureusement, des sons vinrent troubler son semi-coma, quelqu'un frappait contre la porte. Elle retira le poison qui brûlait ses lèvres pour l'écraser dans un pot qui lui servait de cendrier. Leyhann ne voulait pas se lever, elle ne voulait voir personne ce soir ...Ou pas avant de se décider à sortir pour se faire un peu d'argent. On frappa encore contre la fine porte métallique, en criant cette fois-ci : « Leyhann Eilenn Ferguson, tu as intérêt à être là et à m'ouvrir maintenant. ». Cette voix lui était tellement familière. Alors elle souffla, puis après quelques secondes de réflexion, elle se décida enfin à montrer signe de vie. Enfonçant la clef dans la serrure, elle tira fort sur la porte pour l'ouvrir. Cette caravane se faisait vieille, elle pourrissait et ses possesseurs pourrissaient avec elle. Leyhann fit face au perturbateur. C'était un Sasha bien abimé qui se tenait devant elle. Un silence s'imposa quelques secondes, le temps qu'elle examine son ami. Une main bandée et une arcade suturée. L'adolescente fixa le Barman tout en passant sa main dans sa longue tignasse brune pour tenter de l'arranger. Toujours aussi ailleurs, endormie, elle s'exclama tout de même en désignant la main et le visage de l'homme.

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