De bon matin. | Leyhann

Quand certain s'amuse la nuit, d'autre travail dur pour gagner de l'argent, qu'importe l'heure. Dur à cause des rumeurs qui couraient à propos d'un certain Jack numéro deux. Et la nuit pour mieux se cacher des personnes familières que l'on risquait de croiser. Comme un nombre important de femme et d'homme, Leyhann venait de passer sa nuit à rôder dans tout East End London, le quartier dans lequel elle vivait depuis qu'elle était née, mais peut-être pas pour faire les mêmes raisons que ses autres personnes. Elle avait attendu patiemment qu'un homme vienne la recueillir, une poignée d'argent dans la main et un de ses sourires pervers qu'elle connaissait si bien, gravé sur le visage. Mais ce soir, personne n'était venu la chercher, personne ne lui avait demandé de se déshabiller, de caresser, personne ne s'était collé contre elle, personne ne lui avait donné d'ordre. Personne. Ce soir, elle avait juste erré dans les rues du quartier tout en profitant de ce ciel sombre, de ce froid qui venait fouetter sa peau si peu couverte, qui venait la glacer et la faire frissonner. L'adolescente avait terminé par se tapir dans un coin plus sombre que les autres, sur le sol souillé de cette petite ruelle fermée derrière elle. Elle en avait besoin, là, tout de suite, de ses herbes magiques, elle voulait s'éloigner un peu avant de rentrer chez elle, dans cette caravane qui puait l'alcool, de voir son père ivrogne, somnolant. Et puis son ventre commencer à crier famine, la drogue était un bon coupe-faim, Leyhann le savait.

Le poison se retrouva alors entre ses lèvres tremblotantes avec à l'extrémité, qui commençait déjà à rougir, une flamme. Elle aspira la fumée destructrice, fantasmatique, qui la faisait se sentir mieux dans ce monde où elle se sentait si mal. Cette fumée qui la perdait entre le rêve et la réalité. Cette fumée qui, dès qu'elle manquait, lui faisait vivre un cauchemar. Mais pour le moment, elle s'en sortait même si l'argent se faisait rare. Leyhann arrivait toujours à se procurer ses belles poudres, ses herbes miraculeuses et ses cachets prodigieux. L'enfant arrivait toujours à profiter de ses instants de plaisir qui se faisaient de plus en plus nombreux au fil des mois. Et la voilà qui partait, qui rejoignait un monde étrange, imaginaire, parfait. Leyhann oubliait ses petits problèmes du quotidien. Elle voyait sa vue se troubler, elle sentait sa tête lui tournait. L'orpheline aimait cette sensation, elle adorait. C'était tellement différent de cette vie dure, c'était paisible ici. Elle aurait voulu y passer toute une vie dans ce monde magique, sans problème, sans humains, sans dignité, sans médiocrité. Vide de tout où seul son bien-être importait. Totalement Vide et agréable. Un bonheur qui commençait déjà à s'estomper, qui la faisait doucement revenir à la réalité, qui lui manquait déjà. Mollement, Leyhann se releva, jetant la fin de cette cigarette un peu plus loin.

La nuit laissait place au jour, offrant un joli dégradé de couleurs foncées puis clairs aux yeux de ceux qui voulaient bien s'intéresser à ce spectacle merveilleux, mais tellement ordinaire. Avançant d'un pas lent dans le froid, dans le presque calme, elle rejoignit un tableau beaucoup plus beau et aussi beaucoup plus bruyant. Leyhann laissa voguer son regard clairs sur le rivage, sur l'eau qui reflétait la beauté du ciel, sur le ciel qui accueillait le soleil. Mais le bruit des ouvriers en plein travail dérangeait, brisa l'image de ce beau paysage que l'odeur du poisson gênait déjà. L'anglaise baissa la tête pour protéger son visage du vent et continua sa marche le long du rivage. La fatigue semblait aussi s'emparer de son pauvre corps abusé. Elle se traînait pour rentrer chez elle, dans cette modeste caravane. Leyhann ne remarquait même plus le cris des ouvriers, de leurs discussions, de leurs disputes. Ils faisaient presque parti de son quotidien. Pour rentrer, elle passait souvent par ce chemin-là. Et pourtant un son inhabituel, beaucoup plus fort, tellement plus fort que tous les autres s'imposa. Elle sentit le sol tremblait sous ses pieds et elle releva les yeux vers celui qui s'égosillait. On aurait dit un cri de douleur; d'immense douleur. De là où Leyhann était, elle ne pouvait pas vraiment voir ce qui se passait, mise à part le fait que le caisson venait de s'écraser. S'était-il écrasé sur un ouvrier ? Curieuse, elle avança vers les cris, vers la troupe qui se formait près de l'énorme caisse. Sur le chemin, la jeune fille passa près d'un homme qui s'était figé, elle ne l'avait pas remarqué.

Il y avait beaucoup de chose qui pouvait réveiller un gros zombie en sursaut. Le fait qu’un type se fasse écrasait par un caisson juste à côté de lui en faisait partie. Ben ne comprit pas tout de suite ce qui venait d’arriver. Il savait que tout d’un coup il y eut un cri, puis un gros brouhaha suivit d’un autre cri de douleur et tout d’un coup plein de gens étaient arrivés. Ben resta immobile le temps de mettre son cerveau sur on, que ses neurones s’interconnectent, et surtout le temps d’analyser et de comprendre le tout. Après réflexion le rugbyman pensa à un accident… Ou peut être un homicide volontaire. Après tout y’avait bien eut deux types en train de s’engueuler par ici tout à l’heure. Alors la thèse de l’homicide n’était pas si bête en fin de compte. Mais ca serait clairement glauque. Et si Ben y avait vraiment crut, il ne se serait pas arrêter comme ca, pour finir par se rapprocher de l’amas de personne. Curiosité ? Oui surement un peu. Mais surtout guidé par une réaction plutôt humaine. Après tout les malheurs et tragédie attiraient toujours plus que les joies et les événements gais. Après tout si juste à côté de vous vous aviez un tas de personne en train de se bouffer un bon gros fou rire, vous n’iriez pas voir ce qui se passe. Là quand on a un tas de personne en train de s’agiter le tout saupoudrer d’un bon cri de douleur… Tout de suite ca interpelle.
Le rugby man s’avança donc vers la scène du crime, suivant, sans s’en rendre compte, une jeune femme qui avait l’air autant à l’ouest que lui, si ce n’est pas plus. Ben la regarda vite fait, sans s’arrêter plus que ca sur son cas. Tout ce qu’il en retenu était qu’elle était jeune, et un peu louche, comme tant de fille dans ce côté de Londres. Bref, rien d’inhabituel pour l’East End London. L’attention du brun se retourna vite vers l’homme qui était en train de souffrir le martyr juste devant lui. Une flaque de sang se répandait de plus en plus sur le béton des docks. C’était la chose qui avait interpellé le plus Ben, suivit de près par la vision d’un homme d’une 4àaine d’année, qui se tordait de douleur tandis que ses jambes se faisaient encore un peu plus compressées par un caisson qui pesait surement son poids de kilo… Si seulement il n’y avait eut que le sang… Le reste était pas beau à voir. L’estomac de Ben était bien tenace, et franchement il ne pris pas le temps de se dire que cette vision pouvait donner la nausée, ou traumatiser quelqu’un même lui. Ce n’était pas le cas de toute manière. Non pas qu’il ait souvent vu de type à moitié écrasé, mais bon, ce n’était pas le genre de chose qui allait foutre la frousse à un gars comme lui. En fait, on se demandait bien ce qui pouvait lui faire peur.


Ben : « Oh putain... »

Fut la prochaine chose qui lui vint à l’idée de dire. Il fallait que son cerveau se remette à marcher. Mais il fallait dire que ce genre de démarrage était difficile quand on avait un type qui beuglait qu’il allait mourir et un autre qui beuglait aux autres de faire quelque chose, et un autre qui beuglait au premier que non il n’allait pas mourir et qu’il allait s’en sortir. Moui… S’en sortir peut être mais pas avec ses jambes… Bizarrement Ben arrivait à garder son calme et son sang froid, ce qui n’était pas forcément facile dans ce genre de situation. Il aurait eut envie de se mettre à beugler comme tout le monde mais pour leur dire « MAIS ARRETER D’HURLER BORDEL !! »… Ouais, ca n’aurait pas été bien malin. Au lieu de ca son cerveau s’illumina enfin pour finir par lui faire dire quelque chose qui avait enfin du sens.


Ben : « J’appelle les urgences ! »

Ce qu’aucun des autres gars n’avaient eut l’idée de faire avant bien entendu ! Quelle bande de bras cassé ces types. Ben commença à fouiller ses poches en recherche de son portable. Ce n’est qu’à ce moment là que le sportif se souvint de la jeune femme à côté de lui. Certes elle n’avait pas l’air d’être un bébé, mais Ben ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle ne devrait pas assister à ce genre de scène. Que voulez vous ? Il était l’éternel grand frère, l’éternel chevalier, et pour lui ca avait été naturel de lui parler pour lui dire tout simplement.


Ben : « Tu ne devrais pas regarder… »

Et alors qu’il disait cela, il trouvait enfin son portable. Ce n’était pas un de ce qu’on pouvait avoir à l’East End London. Un i-phone ca ne se trouve pas dans ce quartier. >.< Mais bon, il n’allait pas se passer de ce genre de petit cadeau quand il en avait les moyens. Ben essayait de ne jamais sortir son portable dans ce côté de Londres… Il ne voulait pas se le faire voler. T.T Mais bon, en cas d’urgences il n’avait pas le choix.