Pensées nocturnes.

Chacune de ses paroles me réconfortait, chacune de ses absences me brisait. J'avais l'impression de ne vivre qu'à travers qu'elle. Un sourire, un clin d'œil me laissait sotte. Un sentiment étrange qui me procurait en même temps, une joie intense mais une douleur horripilante lorsque je devais la quitter. Ces temps limités de parole m'obligeaient à faire un tri dans mes pensées qui se bousculaient à folle allure. Des rires feints, des yeux faussement brillants, tant de choses qui me donnaient l'air de vivre, d'être heureuse. Une fois avoir goûté au réel bonheur, à la liberté, à l'enivrement que l'on ressent lorsqu'une brise glacée nous fouette le visage, rares sont les personnes capables de revenir à ces traditions, ces mœurs anciennes, cette fausseté, ces pâles fantômes qui ont l'air de demander de l'aide. La peur me prend. J'ai l'impression d'être dans un jeu de société. Je ne suis qu'un pion, parmi tant d'autres, voué à un pauvre avenir sans couleurs, sans lumières. Seulement de rares instants de bonheur, lorsqu'on partage du temps avec les gens qu'on aime. Je me sens enfermée. La VIE, la vraie me paraît tellement proche, mais en même temps si loin. Je suis dans une bulle transparente où je peux voir LE MONDE, mais je ne peux en sortir qu'en me dépassant, et en me battant pour franchir ces barrières invisibles mais bien là. Je veux ce que je veux maintenant. Capricieuse.. Trop orgueilleuse pour n'avoir des résultats à mes efforts que dans quelques années. Mon corps pourrait être comparée à une bouteille trop pleine qui exploserait n'importe quand et n'importe où? Je ne sais plus où je suis. Nulle part..

Le sourire que j'arbore fièrement, cette bonne humeur que j'essaie de garder malgré tout, font de moi la personne que je suis. Ce masque sans cesse porté, commence à me peser. Je tente vainement de l'enlever. Je n'y arrive pas. Il est trop lourd. Il est resté tellement longtemps sur mon visage. Le retirer serait suicidaire. Des larmes coulent, des larmes trop longtemps refoulées. Les larmes sont invisibles, ma douleur est silencieuse. J'essaie encore et encore. Enlever ce maudit masque.

On dit que je dramatise. J'ai l'air de mener une vie tellement parfaite. Je souffre. Son rouge à lèvres rouge me manque, ses bras nus, ses cheveux noirs et longs, son sourire éclatant. Ma maman me manque. Ma vraie maman. Celle qui me soulève et me fait tourner, tourner, tourner, jusqu'à l'épuisement. Celle qui réussit à me calmer quand je ne vais pas bien. Celle dont le parfum me fait rêver. Celle que j'ai envie de montrer à tout le monde et dire que c'est MA maman. La plus belle maman du monde. La meilleure maman du monde. Là, je n'ai droit qu'à une fade copie qui de temps à autres se matérialise en ma vraie maman. Une copie dépressive. J'ai droit à une maman au moins. Vulnérable certes, mais maman quand même. La copie est triste. La copie pleure. La copie fume. La copie a peur. La copie a mené une vie difficile. La copie m'inquiète. La copie ne quitte pas son canapé noir. On m'a volé maman. Rendez moi maman. MA maman. Où est-elle?

J'ai peur. Je n'ai même pas quinze ans. J'ai l'impression d'être livrée trop tôt au monde. Je n'ai pas envie de les affronter. J'ai envie de me blottir dans ses bras, fermer les yeux, et la laisser tout régler. Trop tard. Je dois grandir trop vite. Le besoin que je ressens est celui de partir, tout quitter. Tout recommencer. Être majeure, vivre seule, vivre ma vie comme je l'entends, loin de ces idéaux, de ces principes idiots, loin de ce pays. Ce pays où je suis une étrangère, où je hais tout le monde, où la religion est omniprésente. J'ai peur. Je suis différente depuis toujours. Je suis différente de ces filles. Je suis aussi légèrement narcissique pour me sentir différente d'elle. Ces filles qui n'ont comme but dans la vie, que de se marier, avoir des enfants, et crever.. Je veux avoir une vie extraordinaire. Pouvoir être fière de la raconter. Être épanouie. Voilà ce que je veux.

C'est magnifique ce que tu écris ma fifille . On en a déjà pas mal parlé toutes les deux et tu sais que tu pourras toujours trouver une oreille attentive en ma personne, j'espère juste tenir assez bonnement ce rôle . Mes mots ne soulageront pas grand chose mais saches que quoiqu'il arrive la vie est un lot de rebondissements, bons ou mauvais, qu'on attend impatiemment ou que l'on préfère repousser le plus loin possible, auxquels on s'attendait et ceux qu'on ne pensait jamais voir venir . Aussi dur que ce soit la vie continue, je ne dis pas que c'est une fatalité je dis que certaines choses ne dépendent pas de nous et que malgré tous nos efforts certaines choses dépassent notre seule volonté . Tu sais déjà tout ce que je souhaite pour ta mère, pour ta mère et toi mais surtout pour toi car c'est toi que je connais et toi qui a seulement 15 ans . Tu as déjà assez de bouteille pour affronter bien plus que tu ne le penses mais ne te poses pas des barrières en pensant déjà connaître certaines choses qui te réservent peut-être des surprises à l'avenir . Une situation peut changer du jour au lendemain comme peut durer des années mais le plus important est de se protéger au maximum et de grandir pour soi-même . N'aies pas peu d'être toi-même, de dire les choses, d'être opportuniste et de forcer le " destin " moi je sais que tu en es capable .

Au delà de tout ca je suis quand même pas d'accord avec tes deux dernières phrases mais on ne peut pas être toujours sur la même longueur d'ondes ma fifille ^^ .

Je n'ai qu'une chose à dire : <3

Et surtout faut jamais baisser les bras Misstinguette ! Jamais n___n ! Profite de chaque jour : Carpe Diem !

Ava Wrath-Monroe a écrit:

Au delà de tout ca je suis quand même pas d'accord avec tes deux dernières phrases mais on ne peut pas être toujours sur la même longueur d'ondes ma fifille ^^ .

Euh..? Quelles deux dernières phrases exactement?

YEAH JAZZ CARPE DIEEEEEM ! *_*

Oula.. J'en peux plus. Les mots sont une arme. Une arme vicieuse. Il y a de ces mots magnifiques qu'on oublie pas et les mots forts qui me transpercent et me bouleversent.
Pour être bouleversée, je le suis. C'est censé être mon père. Celui qui s'est tapé ma mère. Celui qui est censé m'aimer... Je le hais officiellement. J'ai beau me dire que je le regretterai plus tard, mais je préfère ne plus l'aimer pour ne plus souffrir de ses paroles. Il y a des mots qu'on devrait éviter de dire à une gamine de quatorze ans. Oui, je suis une gamine, j'ai beau dire que j'ai envie de m'émanciper et qu'on me foute la paix, je suis qu'une gosse au fond. « Des valeurs qu'il faudrait que je vous inculque », « malheureusement, vous avez été mal éduqués », « comme s'il fallait que je m'attende à quelque chose venant de cette salope », « ta mère c'est qu'une connasse mal éduquée », « t'es comme elle », « heureusement que ton frère lui au moins, m'écoute ».
J'en peux plus. Il croit que je pige pas ce qu'il essaie de me dire. Ma mère n'est pas une salope. C'est la femme la plus généreuse qui existe au monde. Elle a juste essayé de me défendre. Si j'avais été elle, j'aurais fait pire. Si mon ex-mari avait osé laisser MA fille de quatorze ans dans un trou perdu du Maroc, pendant deux heures, j'aurais alerté la police et aurait demandé à ce que ma fille n'aille plus jamais le voir. Non, ma mère n'est pas aussi méchante que moi, elle a juste envoyé un sms. Un sms des plus innocents d'ailleurs.. Je l'ai lu. Il disait simplement que c'était dégueulasse de me faire souffrir, comme il l'avait fait souffrir.
J'ai l'intime conviction que maintenant, la haine est réciproque avec mon père. Il me regarde avec des yeux assassins, et me demande de venir que pour qu'il ait le plaisir de me voir souffrir. Il fait de ces gestes cons, mais cons. Il fait pitié. J'ai essayé de mettre mon orgueil de côté, et de jouer les files hypocrites, mais ça n'a pas marché, il a eu l'impression d'avoir gagné. Je me relis et je me dis que c'est horrible de dire des choses comme ça de son propre père. Mais, c'est un monstre. Tout le monde l'aime. Parce qu'il est gentil avec les autres, joue les pères adorables, dorlote mon petit frère, joue les papas protecteurs quand il y a des gens autour.
Je le vois une fois toutes les deux semaines, et quand il me parle c'est pour m'engueuler... Mais ce week end est l'un des pires. Au moins, j'ai eu l'occasion de faire passer cette épreuve au début des vacances. J'essaie de l'oublier, et de me concentrer sur l'arrivée de mes sœurs. De toutes façons, je me sens obligée de leur expliquer que ma vie est un cauchemar. Elles s'en rendent pas compte elles. Nan, elles elles s'éclatent tranquillement, elles ont un père génial, elles ont un demi frère de 8 ans adorable, elles croient que ma vie est aussi géniale que la leur. De toutes façons, je sens qu'elles vont détester mon père quand elles sauront ce qu'il dit sur ma mère. Au moins, c'est une certitude ça. Et là, je vais exiger de ne plus jamais le revoir. Dieu, mais putain, si t'existes, bouge ton cul !! J'en ai marre moi. Oui, je sais que t'en as marre que je te fasse le eyes to eyes et que j'essaie d'entrer en contact avec toi pendant mes contrôles pour que tu m'aides, mais là, c'est sérieux. Rhalala. Je suis à mettre dans un asile vraiment. J'ai les bouuuuuuuuules. Je sais même pas pourquoi je poste... C'est plus parce que j'ai besoin de raconter ma vie qu'autre chose. J'ai toujours envie de raconter ma vie d'ailleurs. Et puis, qui sait, dans quelques années, je me marrerais bien en me relisant.
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Mon texte n'a rien de beau, ni rien de génialissime, j'ai pas de talent pour l'écriture, je suis juste une ado qui a besoin de se défouler parfois..

Amy.. En 2010, ça donne ça :

J'ai plus envie d'écrire. J'en ai ras le bol des gens, de la vie de toutes ces merdes. Je veux m'en aller loin. Je veux pleurer. Je veux hurler. Je veux qu'on m'écoute. Je veux qu'on fasse attention à moi. Je veux qu'on me dorlote. Je veux qu'on me dise que l'on m'aime. Je veux qu'on me le prouve. Je veux qu'on m'offre des cadeaux. Je veux des câlins. Je veux aller à Dublin, Oxford... Je veux qu'on me prenne au sérieux. Je veux qu'on arrête de se foutre de moi. Je veux qu'on me dise plus que je suis conne. Je veux mes soeurs. Je veux éduquer le nain. Je veux être née il y a 40 ans. Je veux rigoler. Je veux plus avoir mal à la tête. Je veux qu'on arrête de me regarder. Je veux qu'on laisse mes lunettes tranquilles. Je veux sauver des vies. Je veux mourir comme dans les films. Je veux être dans un autre pays. Je veux chanter. Je veux être intelligente. Je veux être moins narcissique. Je veux être belle. Je veux être forte. Je veux être indépendante. Je veux creuser un trou et m'y cacher avec lapinou. Je veux être le soleil. Je veux être la lune. Je veux être la mer. Je veux être la terre. Je veux du chocolat. Je veux être mince. Je veux être drôle. Je veux être sage. Je veux être particulière. Je veux plus m'attacher facilement aux gens. Je veux être comprise. Je veux être artiste. Je veux savoir chanter. Je veux savoir danser. Je veux de la disco. Je veux du rock. Je veux du roll. Je veux du rock n roll. Je veux des Beatles. Je veux des Stones. Je veux du Elvis Presley. Je veux du RNB. Je veux du Rihanna. Je veux du Beyonce. Je veux de la comédie musicale. Je veux du Grease. Je veux du Fame. Je veux la pluie. Je veux le beau temps. Je veux avoir des cheveux frisés. Je veux avoir des cheveux raides. Je veux des robes. Je veux des pantalons. Je veux des cheveux courts. Je veux des cheveux longs. Je veux être hippie. Je veux être anarchiste. Je veux être princesse. Je veux être danseuse étoile. Je veux vivre seule. Je veux un chéri. Je veux pas d'enfants. Je veux être enceinte. Je veux habiter loin. Je veux sauter sur des nuages. Je veux qu'on me rattrape. Je veux faire des folies. Je veux qu'on me surveille. Je veux de la liberté. Je veux de l'autorité. Je veux sourire. Je veux pleurer. Je veux raconter ma vie. Je ne veux pas parler. Je veux de l'amour. Je veux pas qu'on m'en parle. Je veux qu'il y ait une justice sur terre. Je veux un paradis. Je veux un enfer. Je veux laisser sortir les petits gens qui toquent dans ma tête. Je veux faire une farandole avec eux. Je veux des mots. Je veux des lettres. Je ne veux pas de chiffres. Je veux des larmes de diamants. Je veux des chaussures de cristal. Je veux de la délicatesse. Je veux de la fermeté. Je veux du bruit. Je veux du calme. Je veux des jambes de déesse. Je veux des fleurs. Je veux des couronnes de lauriers. Je veux du silence. Je veux de la musique douce. Je veux de la musique qui bouge. Je veux maman. Je la veux pas. Je veux du rouge à lèvres. Je veux de la grâce. Je veux de la brutalité. Je veux du courage. Je veux du noir. Je veux du blanc. Je veux qu'on me remarque. Je veux qu'on laisse mes couleurs tranquilles. Je veux un arc en ciel. Je veux du vernis. Je veux fumer. Je veux pas de cancer de poumons. Je veux des milliers de bonbons. Je veux être embrassée. Je veux être morte. Je veux me créer ma famille. Je veux être riche. Je veux faire des cadeaux aux gens. Je veux être un bisounours. Je veux de l'électricité. Je veux comprendre pourquoi j'ai des migraines. Je veux savoir comment je fais pour être aussi chiante. Je veux porter des couleurs flashs. Je veux dormir. Je veux pas dépenser 25 ans de ma vie au lit. Je veux plus être insomniaque. Je veux plus faire de cauchemars. Je veux réparer mes erreurs. Je veux m'excuser. Je veux remercier. Je veux voir comment c'est de mourir. Je veux remonter le temps. Je veux Cambridge. Je veux des millions de choses. Je veux jouer à la corde à sauter dans la cour de mon lycée. Je veux organiser des chorées pendant la classe comme dans les films. Je veux réussir ma vie. Je veux avoir une idée de ce qu'est la réussite. Je ne veux plus décevoir. Je veux qu'on m'apprécie. Je veux qu'on découvre mes facettes. Je veux d'autres choses. Je veux être moins flemmarde et continuer ce que je veux dire.
Je n'en ai pas la patience.

Psychédélique est folle. Je suis folle.