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| Hi, bro' // Vlasi | |
| | Auteur | Message |
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Vladislav Kuznetsov
▌Messages : 36 ▌Date d'inscription : 15/11/2009 ▌Célébrité : Victor Norlander
Carte d'identité ▌ Jack a dit:
| Sujet: Hi, bro' // Vlasi Ven 20 Nov - 15:19 | |
| L’une des activités favorites de Vladislav était flanner. Depuis deux ans qu’il était à Londres, il avait taché d’en connaître tous les recoins. Si il s’agissait d’une chose impossible, c’était, en revanche une source de plaisir pour le jeune homme, qui dérogeait rarement à sa quotidienne balade autour de la capitale Britannique. Ce jour là, hélas, était pluvieux. Une de ces terribles journées qui vous mettaient le cœur en miette par le caractère déprimant de sa température, une journée qui, pourtant, se répétait au minimum trois fois par semaine tant la météo londonienne adorait faire frémir ses habitants par un ciel couvert et un épais brouillard. Le jeune Kuznetsov venait de terminer de bosser. Il avait rendez vous en fin de soirée dans l’antre d’une splendide créature aux origines exotiques, rencontrée deux jours auparavant, et qui possédait des atouts, outre physiques, qui auraient emmené n’importe que spécimen mâle dans des sphères suprême du savoir charnel. En clair ? Elle était bonne au pieu, si bonne, en fait, que notre protagoniste se sentait presque novice. Pour leur dernière soirée (la belle repartait le lendemain), il avait alors décidé de se rendre dans la boutique qui se tenait non loin de la celle où il bossait, pour trouver quelque chose qui surprendrait la demoiselle. Vêtu d’un jean élimé et d’un tee shirt à manches courtes, ce fut trempé qu’il entra dans la boutique, ses cheveux humides ayant viré au brun lui collant au front de manière un peu désagréable.
« Mec, mec mec ! »
Vladislav était un être très social. Une de ces personnes qui adoraient discuter avec n’importe qui, et qui, de ce fait, avaient un panel de connaissances si étendu qu’il lui était impossible de traverser la rue sans se faire aborder par cinq personnes différentes. Loin de le déranger, son répertoire le plongeaient dans ce qu’il appelait la « vie rêvée », puisqu’il pouvait se permettre d’être lui même, et non un tyran despotique en quête de pouvoir et de vengeance.
« Ouais, Tom, qu’est§ce que tu fiches ici ? »
Il fallait savoir que Kuznetsov était un fervant amateur du ‘ouais’. Loin de se plier aux diktats du langage dit ‘de base’, il adorait utiliser l’argot, et pouvait balancer dans la même phrase des ‘ouais’, ‘t’ain’, ‘chier’, et étrangement un petit ‘fichtre’ de temps en temps qui contrastait avec le reste, et le rendait plus excentrique qu’il n’aurait dû le paraître sans doute.
« Ben jviens de trouver un job dans le café d’en face, et quand jt’ai vu passer, j’me suis dit qu’il fallait que jte remercie ! »
Serrant la main de son ami, Vladislav eut un sourire… modeste. Il avait en effet aidé Tom renouer avec la femme de ses rêves, cette dernière ayant voulu abandonner son cher et tendre pour sombrer dans les joies du sexe, chose que Vlad comprenait parfaitement, même si il avait pour le coup eut à choisir entre passer une bonne soirée ou faire le bien. Devinez quel avait été son choix…
« Et toi, qu’est-ce que tu deviens, mec ? » il fallait savoir qu’avec le nombre de personnes de son carnet d’adresse, il ne pouvait se permettre de rester en contact constant avec chacun.
« Toujours la même chose. Mais faut que je trace, le magasin va bientôt fermer »
Après une remarque amicale et un sourire entendu lorsqu’il eut compris de quel boutique il était question, Tom tourna les talons, et Vlad pu enfin pénétrer dans le Horny Rabbit.
Putain, la quantité de trucs qu’il y avait dans un si petit espace l’impressionnait à chaque fois. Qu’est ce qu’il allait prendre ? Loin de manquer d’imagination, Vlad devait avouer qu’impressionner la jolie brune serait chose diffile. Passant devant les films de cul, il observa les jaquettes de la partie « Hardcore » histoire de s’inpirer, puis se tourna vers les menottes, un léger sourire aux lèvres. | |
| | | Vlasi Lev Kuznetsov
▌Age : 33 ▌Messages : 306 ▌Date d'inscription : 27/10/2009 ▌Localisation : East End London ▌Célébrité : Mat Gordon ♥
Carte d'identité ▌ Jack a dit:
| Sujet: Re: Hi, bro' // Vlasi Ven 20 Nov - 20:44 | |
| Vlasi ▬ RAAAAAAH !
La porte d'entrée du Horny Rabbit s'ouvrit assez violemment dans un cri de rage couplé au petit carillon qui indiquait que quelqu'un pénétrait ou quittait la boutique. Le Russe, trempé, énervé, comme à son habitude, rongeait ses poings pour ne pas se mettre à carrément hurler, mais il se laissa aller à la rage qu'il avait contenue en lui depuis son squat d'East End London jusqu'au magasin. Vlasi s'arrêta devant le comptoir, en face du patron, qui le regarda, puis porta ses yeux sur le client au fond du magasin, comme pour le lui signaler. Mais le mafieux, trop occupé à sortir sa flasque de vodka de sa poche intérieure de veste, de l'ouvrir et d'en boire une gorgée, avant de jurer en russe de sa voix grave et de planter ses mirettes claires dans celles du patron, pour reprendre :
Vlasi, rageur ▬ Dmitri perdu clefs derrière, le fils de putain ! Tu ouvres à moi l'étage ? Le patron, se penchant par dessus son comptoir pour murmurer ▬ Vlas'... On a un client...
Le russe grogna et jura de nouveau dans sa langue natale, avant de se retourner et de tenter d'apercevoir la personne qui devait être en train de chercher un sex toy ou un amusement pervers pour sa soirée. Il ne vit qu'une masse de cheveux mouillés, assez courts, foncés par l'eau, derrière une étagère qui présentait bon nombre de vibromasseurs. Le silence se fit dans le magasin, puisque Vlasi comme le patron du Horny Rabbit se terrèrent dans un léger mutisme, et l'on n'entendit plus que les lents pas du mafieux qui se décalait, se déplaçait calmement pour se mettre à un endroit qui lui permettrait – peut-être – d'identifier le client. S'approchant en douceur, faisant mine de s'intéresser aux fouets qui pendaient sous ses yeux, le Russe tourna la tête, et vit que le jeune homme à sa gauche fit de même. Et là, comme si le temps s'était arrêté pour le mafieux, il scruta, dévisagea le garçon planté devant les menottes. Il avait des yeux clairs, bleu clair, était légèrement plus petit que Vlasi, ne lui ressemblait pas vraiment de visage, mais c'était bel et bien lui. Il fallut quelques secondes au mafieux pour le reconnaître.
Brutalement, il se tourna vers le patron, et lui ordonna, dans un anglais toujours aussi imparfait et avec son accent russe toujours aussi prononcé, en criant presque :
Vlasi ▬ Tu fermer magasin ! TOUT DE SUITE ! Le patron, étonné, un poil dubitatif ▬ Quoi ? Mais c'est presque l'heure, attends dix minutes ! Vlasi ▬ Tu fermer magasin ! MAINTENANT !
Sachant très bien que Vlasi était capable de le crever pour moins que ça, le gérant de la boutique sortit rapidement son trousseau de clefs de la poche et s'empressa de fermer à clef la porte d'entrée et de descendre le store, après avoir retourné la pancarte fixée par une ventouse et d'afficher « Closed ». Avec une certaine dextérité et une grande rapidité, le mafieux sortit une lame de sa manche droite (elle était en fait fixée contre son avant-bras, et il n'eut qu'à passer quelques doigts sous sa manche pour l'attraper) et passa derrière le client, l'agrippa d'une main à l'épaule droite, tandis qu'il plaçait contre sa gorge l'objet tranchant. Derrière lui, le patron blêmit légèrement, avant de soupirer, et d'essayer de raisonner le russe.
Le patron, qui s'approcha de Vlasi pour poser une main sur son épaule, en exerçant une légère pression ▬ Vlas'... Tes histoires, s't'euplaît, règle les ailleurs. C'pas bon pour mes affaires. Vlasi, se retournant vers lui ▬ TA GUEULE !
A l'air convaincant et à toute la rage qu'avait le russe dans la voix, le gérant du Horny Rabbit sut qu'il ne valait mieux pas qu'il contredise ou qu'il essaye de l'arrêter. D'une part, il savait qu'il faisait partie de la mafia, qu'il avait déjà tué, et plus d'une fois, et d'autre part, que c'était un type violent, irascible, et qui contrôlait tous les membres de son clan à Londres. Et allez savoir « comment », la « Kuznetsovskaya », la famille Kuznetsov, en d'autres termes, comptait un grand nombre de membres. Il savait éperdûment que tous ces mafieux russes traînant autour de sa boutique, ça n'était pas toujours très bon pour ses affaires, car ils en imposaient, et étaient susceptibles de faire fuir ses clients, mais de l'autre côté, eux lui achetaient aussi nombre des articles qu'il proposait, probablement pour les pornos qu'ils tournaient, puisque la mafia russe jouait un peu sur tous les terrains. Mais avec elle dans les pattes, tout pouvait tourner au drame, et, à ce moment-là, le drame, le patron du sex shop le redoutait bien. Vlasi une arme blanche à la main, derrière un simple client, la lame menaçant le cou de ce dernier ? Quelques phrases en russe que le gérant ne comprenait pas firent soupirer ce dernier, s'installer sur son tabouret et attraper une revue porno.
Vlasi ▬ Fils de putain, qu'est-ce que tu fous ici ? Tu sais très bien que t'es pas le bienvenu dans les pattes de la famille, dont tu ne fais d'ailleurs plus partie, puisque tu n'es qu'un pauvre petit cafard impuissant et faible... Londres... Tu aurais pu partir partout, mais, gloire à Dieu, il a fallu que tu te retrouves sur mon chemin... Le destin, paraît. Tu vas payer ta désertion, tu le sais, pauvre petit microbe, fils de putain misérable ?
Le Russe était à ce moment-même partagé entre deux émotions : Une joie, un plaisir sans précédent de pouvoir enfin se venger de ce fugitif, celui qui avait décidé de quitter la famille Kuznetsov... Mais son acte était un crime, et dans la mafia russe, on paye les crimes de sa vie, qu'on le veuille ou non. De l'autre côté, il ressentait une colère immense. Il était déjà énervé en arrivant par l'incapacité d'un de ses sbires, Dmitri, mais la vue de Vladislav n'avait fait qu'accentuer l'ire du russe. Et, prêt à envoyer son demi-frère cadet rencontrer la Grande Faucheuse, Vlasi appuya légèrement sur la lame, n'attendant qu'une chose : une simple réponse.
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| | | Vladislav Kuznetsov
▌Messages : 36 ▌Date d'inscription : 15/11/2009 ▌Célébrité : Victor Norlander
Carte d'identité ▌ Jack a dit:
| Sujet: Re: Hi, bro' // Vlasi Ven 20 Nov - 23:02 | |
| Attrapant un paquet de menottes ornées de fausse fourrure d’un rose vif assez… Rose, il le retourna pour lire le prix. Attendez, 30 livres? C’était une blague? N’étant pas très dépensier, le russe s’était certes bâti une existence lui permettant de vivre confortablement, mais cela ne l’empêchait pas d’être près de ses sous lorsqu’il avait l’impression de se faire arnaquer, ce qui était en train d’arriver à cette seconde précise. Il n’avait pas vraiment envie de faire une scène, et n’avait de toutes manières pas vraiment le temps, son cher (et surtout tendre) rendez-vous devant le rejoindre dans les deux prochaines heures. Il reposa les menottes et reporta son choix sur des pinces tétons… Qui étaient certes à moitié prix, mais qui devaient être fort, hum, inconfortables. Alors qu’il revenait vers les menottes, la porte s’ouvrit avec force, tandis qu’un cri retentissait, démontrant une fois encore que les habitués des sex shop avaient parfois de sérieux soucis. Haussant les épaules, il se concentra à nouveau sur sa soirée, lorsque le mec prit la parole.
« Dmitri perdu clefs derrière, le fils de putain ! Tu ouvres à moi l'étage ? »
Soudain crispé, Vladislav resta quelques secondes sans esquisser le moindre mouvement, osant espérer qu’il se trompait. L’agressivité de la voix du nouveau venu, l’accent russe à couper au couteau et surtout le timbre supérieur qui s’exprimait avec un mépris absolument pas contenu. Et comme si ça ne lui suffisait pas pour l’identification, Vlad se senti l’obligation de tourner la tête, au moment où l’autre, qui s’était rapproché, faisait de même.
Cela faisait partie de ces rares moments où, aussi zen que l’on puisse être, on ne pouvait s’empêcher de perdre son sang froid. En quatre ans, le jeune russe n’avait jamais atteint un tel niveau de stress. Aujourd’hui l’une des rares choses qui le démontaient totalement se trouvait dans cette pièce. Vlasi n’avait jamais été un « grand frère » comme on en voyait dans les séries télévisées. La vision de la famille, dans tout endroit qui n’était pas la Russie, était totalement différente de celle dans laquelle Vlad avait évoluée. Chaque fois qu’il était témoin d’une scène « d’amour » entre membres de même sang, il ne pouvait s’empêcher de détourner le regard, comme par pudeur, comme si le simple fait d’observer ces gens allait pousser le père à gifler le frère, ce dernier à martyriser sa sœur, et tous s’insulter en cœur dans une ambiance des plus malsaines.
Le « putain de merde » qu’il eut envie de lâcher lui resta en travers de la gorge, alors que la fuite s’imposait à lui. Revoir Vlasi, c’était comme redevenir le gamin de 16 ans d’autrefois, impuissant aux brimades de son frère, et obligé de plier aux exigences de son aîné pour éviter de recevoir une taloche. Malgré tout son optimisme, Vlad n’eut pas la bêtise de croire que l’autre ne l’avait pas reconnu, et ce fut la seule chose dont il fut certain à ce moment précis.
« Tu fermer magasin ! TOUT DE SUITE ! »
Pâlissant, Vladislav se dirigea vers la porte au même moment que le caissier, dans une tentative de fuite désespérée . Mais déjà, son frère l’avait attrapé, et, en sentant la lame se glisser sous sa gorge, il ne fit aucun geste pour se débattre.
« Fils de putain, qu'est-ce que tu fous ici ? Tu sais très bien que t'es pas le bienvenu dans les pattes de la famille, dont tu ne fais d'ailleurs plus partie, puisque tu n'es qu'un pauvre petit cafard impuissant et faible... Londres... Tu aurais pu partir partout, mais, gloire à Dieu, il a fallu que tu te retrouves sur mon chemin... Le destin, paraît. Tu vas payer ta désertion, tu le sais, pauvre petit microbe, fils de putain misérable ? »
Incapable de réfléchir, le fils de putain en question se demandait si il s’agissait vraiment de ses derniers instants de vie sur terre. Soyons sérieux, si il était tombé sur Kuznetsov senior, il aurait encore eu une chance de s’en sortir, mais Vlas’… Pour tout vous dire, il aurait eu plus de chances en se jetant sous un bus. Putain, qu’il était con. Il avait baissé sa garde, n’avait pas songé une seule seconde que la mafia familiale aurait pu s’étendre dans un putain de sex shop. Et maintenant il allait crever.
« Salut à toi aussi, cher frère… figure toi que je voulais te parler. Mais dans cette position, ça ne va pas être très facile… ».
Il y avait longtemps qu’il n’avait pas parlé russe, et eut l’impression que les mots qui sortaient de sa bouche étaient en plomb. Que ça n’était pas lui qui parlait. En voulant sauver sa vie, il avait l’impression que toutes ses convictions partaient en fumée. Faut-il mourir pour ses croyances? Voilà qui pouvait être un superbe sujet de philo. Qu’est-ce que Vlasi foutait à Londres? Jamais Vlad n’aurait pu croire qu’il finirait par quitter les flingues paternels pour vivre sa propre vie mais, décidément, il était écrit que la descendance Kuznetsov était appelée à se croiser dans le royaume de sa majesté morte ou vive. Voyant qu’il ne l’avait pas relâché, il poursuivit :
« Laisse moi une chance. Ces putains d’anglais me tapent sur les nerfs, je veux… revenir »
Il se maudit pour ces derniers mots, mais avait-il le choix? Il avait, petit, assisté à une disparition d’un corps ou deux. Sa carcasse aurait à peine touché le sol que déjà, une dizaine de sbires auraient débarqué, transporté ses restes dans un endroit clos, l’auraient coupé en quelques morceau et glissé dans une cuve d’acide des plus appétissantes.
Et, putain, la seule chose qu’il savait à cette seconde précise, était qu’il voulait pas mourir. | |
| | | Vlasi Lev Kuznetsov
▌Age : 33 ▌Messages : 306 ▌Date d'inscription : 27/10/2009 ▌Localisation : East End London ▌Célébrité : Mat Gordon ♥
Carte d'identité ▌ Jack a dit:
| Sujet: Re: Hi, bro' // Vlasi Dim 22 Nov - 19:55 | |
| Comme beaucoup de familles dans la mafia russe, la famille Kuznetsov existait depuis déjà plusieurs générations. Le pouvoir se transmettait de fils en fils, et seulement par les aînés. Et si jamais il arrivait que la femme du parrain n'ait que des fils, celui-ci la battait à mort et mettait en cloque la première putain venue, ou la première fille du harem (généralement la soeur, voire la fille d'un des sbires du parrain) en espérant qu'elle ait un fils. C'était bien pour cela que le père de Vlasi poussait son aîné à avoir des enfants, car s'il venait à mourir jeune, le flambeau ne pourrait pas être passé à Vladislav, déserteur qu'il était. Mais dans la tête du jeune mafieux, il n'était pas vraiment concevable qu'il ait un enfant maintenant. Enfin si, c'était tout à fait possible, mais il n'avait nullement la fibre paternelle, ni la maturité requise pour être papa. Tout au mieux, il serait un géniteur. Et, comme toutes les familles de la mafia russe, les Kuznetsov éliminaient tout témoin de leurs activités, le pourchassant jusqu'à sa cachette. Il en allait de même pour ceux qui osaient quitter le clan, évidemment.
Vladislav ▬ Salut à toi aussi, cher frère… figure toi que je voulais te parler. Mais dans cette position, ça ne va pas être très facile…
Vlasi grogna, mais ne bougea pas. Il pouvait très bien parler comme ça, ses cordes vocales n'étaient pas coupées, il n'était pas étranglé, il avait juste une lame fine et aiguisée contre son cou, et son aîné n'était pas sourd, il entendait parfaitement bien. Vladislav voulait lui parler ? Mais bien sûr, comme s'il savait que son mafieux de frère était à Londres. Il avait essayé de fuir quelques secondes plus tôt, mais Vlasi l'avait pris de vitesse, ordonnant au patron de fermer boutique.
Vladislav ▬ Laisse moi une chance. Ces putains d’anglais me tapent sur les nerfs, je veux… revenir.
A l'entente du dernier mot sorti de la bouche de son cadet, le plus vieux des deux frères se mit à rire – un rire sonore, non cristallin et légèrement gras, et puissamment machiavélique. Mais bien vite, il reprit son sérieux et son visage se ferma de nouveau, afin de retrouver une face comme avant : froide, et qui laissait bien transparaître la colère. Vladislav ne pouvait pas le voir, puisqu'il tournait le dos à son aîné, mais il y avait fort à parier qu'il le devinait. Appuyant légèrement sur la lame, puis la retirant, et, dans un geste brusque, retournant son cadet en l'attrapant par la gorge et en le plaquant contre l'étagère derrière lui, si bien que des menottes, pince-tétons et une ribambelle d'autres objets « pervers » leur tombèrent dessus. Vlasi ne broncha pas, ne s'en formalisant même pas, mais le patron, lui, si. Il leva les yeux au dessus de sa lecture pornographique et soupira. Il se retenait d'intervenir, mais il en crevait d'envie.
Approchant son visage de celui de Vladislav, le mafieux lui cracha dessus avant de lui murmurer, entre les dents, toujours dans sa langue maternelle :
Vlasi ▬ Parce que tu crois qu'il s'agit de le demander pour revenir ? Pourtant, tu connais le sort réservé aux traîtres de ton espèce... C'est comme ça, quand on quitte la famille, c'est définitif, même si tu partages du sang de celui du parrain... Mais ce sang, je vais te le faire couler, moi, je vais t'éventrer, te trancher la gorge, te crever jusqu'à ce que tu n'en aies plus ni dans les veines, ni dans les artères, ni même dans tes os, tes muscles et tous tes organes... Histoire que tu sois définitivement rayé de la famille Kuznetsov, que tu n'aies plus rien à voir avec nous...
Marquant une pause, Vlasi s'accorda quelques secondes rapides de réflexion, et eut une idée. Qu'il considérait comme de génie, et se félicitait intérieurement d'en avoir eu une pareille alors qu'il n'était une fois de plus plus vraiment maître de ses actions et pensées, plus dominé par la colère que par autre chose. De sa main libre, celle qui ne tenait pas la gorge de Vladislav, qui n'appuyait pas un peu sur sa pomme d'Adam, Vlasi attrapa le col de sa chemise, sous sa veste, et le tira avec force, si bien qu'il fit péter un ou deux boutons, et découvra une partie de sa peau, dévoilant un de ses tatouages, la « eight point star », une étoile à huit branches. Elle avait une signification particulière, et il fallait la mériter pour l'avoir, n'importe quel mafieux ne pouvait pas l'avoir. Le porteur de ce tatouage jouissait donc d'une puissance plus grande, d'un pouvoir plus fort au sein de sa famille, indiquant par ces tatouages qu'il ne se pliait à personne, que personne ne pouvait lui donner d'ordre (en dehors du parrain ou de ses supérieurs, bien sûr). Qu'il était le maître, le chef. Et, bien sûr, avec son orgueil démesuré, Vlasi en abusait clairement, depuis qu'il les avait.
Vlasi ▬ Tu sais ce que signifie cette étoile, non ? Je n'ai d'ordres à recevoir de personnes, à part de mon père, et c'est moi qui décide. Alors ta vie, c'est moi qui choisis de te la laisser sauve ou de te l'ôter. Mais vois-tu, misérable petite mouche à merde, aujourd'hui, je vais faire preuve de clémence... Et tout ça parce que je sais, je suis sûr que tu sais des choses sur ma soeur, Anna. Tu es à Londres depuis plus longtemps qu'elle, je suis sûr que tu l'as revue... Et que t'as du sauter cette petite pute, comme tout le monde... Alors voilà, tu vas me dire tout ce que tu sais, TOUT, même les détails insignifiants, sinon je te crève. C'est clair ? Enfin, dans tous les cas, ta vie m'appartient, alors je te conseille d'être clair, précis, honnête, et surtout... Rapide à me répondre.
Le choix d'utiliser « mon » ou « ma » lorsqu'il parlait des membres de sa famille était bien sûr voulu par Vlasi. Il avait du mal à se dire que la moitié du sang qui circulait dans ses veines, son demi-frère avait le même. Il n'acceptait pas qu'un pareil traître puisse avoir du sang commun avec le sien.
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| | | Vladislav Kuznetsov
▌Messages : 36 ▌Date d'inscription : 15/11/2009 ▌Célébrité : Victor Norlander
Carte d'identité ▌ Jack a dit:
| Sujet: Re: Hi, bro' // Vlasi Jeu 26 Nov - 18:22 | |
| Si Vlad possédait un journal intime, et si accessoirement il vivait assez longtemps pour en commencer un, il aurait pu écrire : « Cher journal : aujourd’hui, j’ai croisé mon psychopathe de frère ainé qui ne m’avait pas vu depuis près de quatre ans. Certes, l’accolade n’est pas son point fort, mais pense-tu que me coller une lame sous le cou est un moyen de me témoigner son affection? » En tous cas, nous, on y croyait pas. Vlasi paraissait encore plus teigneux qu’autrefois, et sans doute que le fait qu’il ait doublé sa masse corporelle en muscles y était pour quelque chose. Mais tout comme le sens de la fratrie, l’aîné Kuznetsov était dépourvu de sens de l’humour, où, plutôt, ne possédait pas le même que le jeunot de la famille, lequel commençait déjà à réciter son « notre père » slave lorsqu’il entendit le rire sinistre limite diabolique qui sortit de la gorge de son bourreau. La crainte que lui inspirait son frère allait croissante, et lorsqu’il se retrouva face à lui, Vladislav eut le plus grand mal à garder son sang froid. Hurler comme une lavette ne l’aurait pas avancé à grand-chose, et il déplorait de n’avoir pas le niveau de combat suffisant pour mettre à terre son frère qui incarnait tout ce qu’il avait toujours détesté. Et lorsque, dans un geste des plus répugnant, Vlasi Lev lui cracha dessus, il souhaita n’être jamais né. Putain de famille de merde. La salive éparpillée avait entreprit de glisser lentement sur le visage de Vlad, traînant avec elle un parfum fétide de vodka éventée et… D’une odeur rappelant le sang.
« Blah, Blah… » S’était mis à éructer l’autre, dont les mots n'atteignaient qu’avec peine l’esprit de sa victime, qui songeait qu’on ne pouvait décidemment pas échapper à son destin. « Mais ce sang, je vais te le faire couler, moi, je vais t'éventrer, te trancher la gorge, te crever jusqu'à ce que tu n'en aies plus ni dans les veines, ni dans les artères, ni même dans tes os, tes muscles et tous tes organes... ». Le visage de Vlad avait perdu toutes ses couleurs au fil des mots de son frère, qui avait un sens de la prose bien particulier, et semblait déjà se délecter du sors qu'il lui réservait.
De l’autre coté du sex shop, le vendeur, voyant son boss commencer à faire péter la chemise, se demandait si sa nouvelle victime (qui pour une fois n’était pas lui), avait quelque chose à voir avec le passé d’homosexuel refoulé qu’il lui supposait, en bon amateur de films de cul qu'il était. Lançant intérieurement les paris, il était près à jurer que si c’était le cas, il n’y avait que fort peu de chance que sa proie s’en sorte vivante, Vlasi Lev n’étant pas du genre à laisser courir les témoins des rares moment de faiblesses de son existence. Quel dommage qu’il ne parlât pas russe, et quel dommage, surtout, que l’autre n’ait pas choisi un autre endroit pour organiser des retrouvailles…
Mais oui, Vlad savait ce que signifiaient ces tatouages. Génial. Grandiose. Vlasi avait prit du galon. Ouvrant la bouche pour commenter, son sens de l’utopie ayant suffisamment lâché l’affaire pour qu’il ne croie plus avoir une chance de s’en sortir vivant, il la referma aussitôt en entendant la suite de son discours. Quel tristesse (peut-être était-ce une chance, finalement), que son habituelle grande gueule se soit fait la malle tant la colère qui, contagieuse, l’avait envahie, avait fait disparaître l’idée même que Kuznetsov n’avait qu’un geste à faire pour qu’il ne soit plus qu’un souvenir.
Mais comprenez, pourtant. Anna, c’était sa sœur, le seul souvenir positif qu’il avait gardé de la demeure familiale. L’être si parfait qu’elle était n’avait fait qu’une erreur dans sa courte existence : naître dans la pire famille de mafieux du nord est européen. Peut-être était-ce parce qu’il n’avait jamais fait son deuil, ou qu’il n’avait jamais vraiment encaissé la chose, mais toujours fut-il que couteau ou pas couteau, il lui fut impossible de tenir sa langue.
« Anna, c’était pas une pute, Vlasi, Anna, c’était pas que ta sœur, c’était aussi la mienne, la seule personne qui donnait pas envie de se foutre une putain de balle dans la baraque de merde que t’aimes tant. Moi j’ai rien à voir avec ça, j’ai rien à voir avec vous, jte ressemble même pas, je ressemble à Anna. Et tu sais quoi? T’as qu’à me buter, comme t‘as dû la buter elle, j’sais pas pourquoi tu la recherches alors que t’as jamais pu l’aimer, t’as jamais aimé quiconque a part ta sale gueule et ton vieux père! Qu’est-ce que tu lui voulais, à Anna, elle te devait de l’argent, c’est ça? Jte le donne, son argent, mais laisse la reposer en paix, putain! »
Certes, il n’avait pas répondu à la question de son frère et s’étonnait tout autant d’avoir pu parler autant/d’être encore vivant. Fermant son regard bleu, songeant qu’effectivement, il ne ressemblait ni au père, ni aux fils, tous deux bruns, comme l’incarnation de diables russes qu’ils étaient. Il aurait voulu frapper son frère, mais ça n’aurait servi à rien, et de toutes manières, tout serait bientôt fini. Peut-être qu’Anna était fière de lui, là où elle se trouvait, parce que pour une fois, il n’avait pas fuit. Il n’avait pas eu le choix, aussi.
Cette querelle rappelait un peu A bâtons rompus, le film le plus hardcore de la génération 80 des films spécialisés dans le rayon gay. Alors qu'à leurs pieds jonchaient des objets qui auraient pu faire divaguer n'importe que amateur de sado-masochisme, les deux hommes (il ignorait qu'ils étaient frères, ne comprenant rien à leur baraguouinage slave), continuaient leur discussion. Le plus jeune s'était lui aussi mis à gueuler, clâmant sans doute son amour pour l'autre, et Ed, puisque tel était le nom du patron du sex shop, entreprit de glisser subrepticement vers la sortie, n'ayant jamais vu quiconque oser défier le russe en chef amateur de Vodka. | |
| | | Vlasi Lev Kuznetsov
▌Age : 33 ▌Messages : 306 ▌Date d'inscription : 27/10/2009 ▌Localisation : East End London ▌Célébrité : Mat Gordon ♥
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| Sujet: Re: Hi, bro' // Vlasi Ven 4 Déc - 19:11 | |
| Vladislav ▬ Anna, c’était pas une pute, Vlasi, Anna, c’était pas que ta sœur, c’était aussi la mienne, la seule personne qui donnait pas envie de se foutre une putain de balle dans la baraque de merde que t’aimes tant. Moi j’ai rien à voir avec ça, j’ai rien à voir avec vous, jte ressemble même pas, je ressemble à Anna. Et tu sais quoi? T’as qu’à me buter, comme t‘as dû la buter elle, j’sais pas pourquoi tu la recherches alors que t’as jamais pu l’aimer, t’as jamais aimé quiconque a part ta sale gueule et ton vieux père! Qu’est-ce que tu lui voulais, à Anna, elle te devait de l’argent, c’est ça? Jte le donne, son argent, mais laisse la reposer en paix, putain!
Les paroles de Vladislav eurent un triple effet sur son demi-frère. D'abord un effet de confusion. Il avait trop parlé, dit trop de choses avec lesquelles Vlasi n'était pas d'accord, mais en même temps, même si le mafieux refusait clairement de se l'avouer, il n'avait pas totalement tort. Puis l'effet « anesthésiant » arriva, faisant fermer son claper à l'aîné pendant quelques secondes. Il ruminait intérieurement, la moutarde lui montait de plus en plus au nez, et s'il n'implosait pas, alors il exploserait, ce qu'il fit, et qui était le troisième effet.
Vlasi ▬ Anna n'était pas TA soeur ! Anna était la mienne avant d'être la tienne ! C'était une Kuznetsov pur sang, elle, et je suis sûr que c'est toi qui lui a mis ces putain d'idées d'évasion en tête ! Elle serait toujours dans la famille, et elle nous aurait fait des descendants Kuznetsov, des vrais, pas des pauvres traîtres à leur sang, des foutus froussards déserteurs comme toi, mais vu ta putain de mère, c'était prévisible... Ta mère était une pute, comme toutes les autres femmes, Anna en était une aussi, mais c'était une Kuznetsov, elle avait ce DEVOIR de nous faire des garçons avec des membres du clan, et eux aussi auraient fait partie de la skaya, eux auraient été de vrais hommes ! DE VRAIS KUZNETSOV !
Vlasi s'éparpillait dans ses idées, il s'éloignait lui-même du sujet sans le vouloir vraiment et sans s'en rendre compte. Il l'avait toujours pensé, qu'Anna était en âge de faire des gosses qu'on aurait élevés comme lui, et qui auraient été fidèles à leur clan et à leurs valeurs, et c'était l'une des raisons pour lesquelles il aimait sa soeur. Parce qu'au final, elle aussi était déstinée à assurer une descendance aux Kuznetsov, et, comme tout le monde le savait déjà, cette famille était la prunelle des yeux de Vlasi. Plus qu'énervé, bouillant de rage, il secoua son frère contre l'étagère de produits pervers, toujours en le tenant assez fermement par la gorge, mais pas suffisamment pour l'empêcher de respirer ou de parler, faisant tomber d'autres objets pervers, mais n'y prêtant pas attention. De sa main libre, il ressortit sa lame et en appuya la pointe contre le ventre de son frère, prêt à faire couler son sang. C'est alors qu'il était sur le point de le poignarder réellement que la porte de l'arrière boutique s'ouvrit, et non pas pour faire sortir le patron du Horny Rabbit, qui avait déjà quitté la pièce sans que Vlasi ne s'en rende compte, mais bien pour faire entrer quelqu'un d'autre, à qui Vladislav devait son salut. Non, pas un flic. Seulement un des sbires de Vlasi, Ivan, qui fut étonné de voir son boss à deux doigts de planter quelqu'un, alors qu'il ne s'y attendait pas du tout. Il s'avança et s'arrêta une fois son visage à une cinquantaine de centimètres de celui de Vladislav.
Ivan, s'adressant à Vlasi ▬ C'qui, lui ? Qu'est-ce qu'il fout là, lui ? Vlasi ▬ Ce traître à son sang est venu de lui-même m'exprimer son amour pour la famille et me donner toutes les informations qu'il détient sur Anna... Pas vrai Vladislav ? Ivan ▬ Vla.. Vladislav ? Tiens donc, il est pas encore mort, ce déserteur ? Qu'est-ce qu'il fout à Londres, il est venu rejoindre Anna six pieds sous terre ? Vlasi ▬ Ta gueule, Ivan, casse-toi, va surveiller la rue, on sait jamais.
La dernière phrase, Vlasi l'avait prononcée tout en appuyant un peu plus sur sa lame, et un léger craquement fit sentir au mafieux que la pointe du couteau avait transpercé le tee-shirt de son frère et s'enfonçait désormais dans sa peau. Le sang devait probablement couler, mais l'aîné Kuznetsov ne regardait pas le ventre de son cadet, et ne le voyait donc pas, et il s'en fichait ; ce qui comptait, c'était que ça lui fasse mal et constitue une menace suffisante pour obtenir ce qu'il voulait : des informations.
Vlasi ▬ Je vais compter, et si, à dix, je n'en sais pas plus, je te dépèce, je te tue. Un...
Et ainsi, à raison d'un chiffre toutes les trois secondes environ, Vlasi entama son comptage.
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| | | Vladislav Kuznetsov
▌Messages : 36 ▌Date d'inscription : 15/11/2009 ▌Célébrité : Victor Norlander
Carte d'identité ▌ Jack a dit:
| Sujet: Re: Hi, bro' // Vlasi Mer 23 Déc - 15:00 | |
| Au final, les deux hommes n’étaient rien de plus que des frères, qui se chamaillaient pour la reconnaissance d’une sœur décédée. La scène aurait pu être touchante, si elle n’avait pas été aussi glauque. Ce désir de se reconnaître un lien de parenté avec une sœur défunte les poussaient à la mort, ou presque : Vlasi Lev n’avait-il pas l’intention d’en finir avec ce frère qu’il n’avait jamais aimé? Comme c’était triste. Comme c’était dommage. Auraient-ils grandis dans un autre contexte, dans d’autres conditions, ils n’auraient pas été aussi mortellement ennemis. Mais la fraternité faisait partie de ces choses qui ne nécessitaient pas, à priori, de mode d’emploi. De toutes manières, Vladislav serait-il capable d’aimer son frère, de lui pardonner pour tout ce qu’il lui avait fait? Hum. Sans doute. Il était connu pour être une bonne âme, chose qui, chez les Kuznetsov, s’apparentait plutôt à de la pure bêtise. Ils étaient, de toutes manières, loin de faire la paix. Secoué comme un prunier, le cadet se demandait comment il pourrait s’en sortir. Mais même si il parvenait à quitter cette boutique, devrait-il quitter Londres? Devrait-il refaire sa vie ailleurs, cette vie qui jusqu’ici, l’avait comblé comme jamais? Bon sang, peut-être lui fallait-il tout simplement périr entre les mains de l’autre, il avait assez fui.
La lame contre son ventre, froide, le faisait déjà flipper. Il aurait voulu réagir, mais se voyait dans l’incapacité de faire le moindre mouvement. Putain. Son frère était un bel enfoiré. Aucune pitié. Aucun sens de la famille. Aucune humanité. Peut-être devrait-il lui proposer de lui ériger un totem à son effigie, une fois qu’il serait en enfer… Tournant et retournant toutes les options possibles, Vladislav ne voyait en effet aucune raison qui poussât son aîné à lui épargner la vie.
Un mec débarqua, russe, lui aussi. Le QG, rien que ça. Quelqu’un devrait foutre le feu à cette endroit.
« C'qui, lui ? Qu'est-ce qu'il fout là, lui ? »
De quoi je me mêle? grimaça-t-il dans son for intérieur.
« Ce traître à son sang est venu de lui-même m'exprimer son amour pour la famille et me donner toutes les informations qu'il détient sur Anna... Pas vrai Vladislav?»
Il ne répondit rien. Aurait-il voulu donner la moindre information qu’il en aurait été incapable. Refouler, voilà tout ce qu’il avait fait depuis son départ de Russie. Pleurer Anna était la seule chose qu‘il aurait pu faire et sérieusement, la pleurer ici, au milieu de l’antre de la luxure aurait été souiller son image.
Sentant la lame s’enfoncer dans sa chair, déchirant le tee-shirt qu’il avait trouvé il y a quelques mois dans une espèce de marché aux puces, Vladislav ferma les yeux, serra les dents, sa tête coincée contre une étagère dont le métal froid donnait une dimension irréelle à la scène. Il n’était pas défaitiste, seulement réaliste : si Vlasi avait jamais eu l’intention de le laisser filer, c’était désormais chose impossible, à présent qu’il savait qu’un de ses sbires était dans les parages en attendant de ramasser ses morceaux. Laisser le cadet Kuznetsov vivre aurait été comme aller contre ses principes : on le laisse jamais un traitre s’en aller indemne. On lui ouvre le bide, on lui arrache un bras, on lui crève un œil, on le butte. Mal barré, le jeune homme aurait souhaité formuler une prière, mais n’en connaissait aucune. Il n’avait jamais cru qu’en sa chance. Or, à ce moment précis de son existence, c’était la fatalité qui avait pris les devant, prenant un malin plaisir à jouer avec ses nerfs.
Il avait mal, c’était clair, mais n’avait rien à dire. Il n’avait pas peur de son frère, où, du moins, ce dernier ne lui inspirait plus la terreur d’autrefois, engloutie aujourd’hui par la rage de l’homme qu’il était devenu.
Le brun s’était mis à compter, lentement, sadiquement.
Peut-être devait-il mourir aujourd’hui. Mais devait-il le faire sans se battre? Il n’avait plus 16 ans. En comparaison, Vlad n’était pas bien grand, aussi épais que du papier à cigarette, et même sa peau diaphane avait moins d’épaisseur que celle de son frère. Son demi-frère. Cet inconnu sanguinaire qui s’était mis en tête de lui trouver la peau.
Alors, prenant le canif qu’il avait dissimulé dans la poche arrière de son jean, il le déploya. Décoinçant ses bras qui, sous la pression du corps de Vlasi Lev étaient bloqués dans son dos, il donna un coup bref dans le ventre de son aîné, qui, sous la surprise, lâcha prise et trébuchant salement en se cognant contre une étagère, faisant valser autour d’eux les dernières cassettes de porno lesbien du moment. Le couteau qui servait à le torturer un peu plus tôt tomba sur le sol avec un bruit mat. Et alors que Vladislav Kuznetsov levait sa propre lame en direction de son frère dans l‘intention évidente de l‘achever, il fut pris d’un élan d’humanité. Un lourd coup de pied fut envoyé au visage de l’autre qui, dans un râle, la bouche en sang, le supplia de l’épargner. Claquant des doigts, Vladislav fit venir le sbire qui avait tourné les talons quelques minutes plus tôt : « Mets moi ça dehors, on a du travail »
Ou pas. Souvent, il arrive aux hommes de se croire les personnages principaux du film de leurs vies. La plupart du temps, ça n’était pas le cas pour notre protagoniste qui se voyait plutôt comme un spectateur plus ou moins passif de l’existence. Or, sa vie mise en péril par son frère avait réveillé un certain instinct de survie. Instinct qui, loin d’être aussi efficace que son lui virtuel, avait certes dégagé un bras de contre l’étagère. Il parvint à pivoter sur le coté, sentant la lame que tenait toujours Vlasi s’enfoncer un peu plus profondément dans sa peau, chose qui lui fit assez mal pour lui faire venir les larmes aux yeux. Et alors son genou se leva assez rapidement pour venir cogner la cuisse de son ainé, lequel fut assez surpris pour reculer d’un pas (Vlad n’ayant pas la prétention de s’imaginer qu’il avait fait mal à un être aussi insensible que l’aîné des Kuznetsov).
S’éloignant de son frère insensible, Vladislav, la main sur sa blessure sanguinolente, s’exclama :
« Laisse moi partir. Tu avais oublié que j’existais. Je te fais perdre ton temps. Je n’aurais jamais été un Kuznetsov. Je ne ressemble à personne. Même l’autre imbécile te ressemble plus que moi! » acheva-t-il en parlant du sbire qui devait sans doute s’en griller une à l’extérieur en faisant détaller quiconque avait l’audace de marcher sur son coté de la rue.
Oui, il sous-entendait que le père Kuznetsov n’était pas le sien. Et par là que sa mère avait pu éventuellement mentir au paternel qui s‘était donc fait duper. Mais bon. Il n’était plus à ça près… Et son désespoir lui faisait dire n’importe quoi. Sérieux, tout ce qu’il voulait, c’était se tirer d’ici.
« Je ne sais rien sur Anna. Je ne savais même pas qu’elle était à Londres avant d’apprendre sa mort ».
Implorant, le cadet? Avait-il vraiment le choix? Son frère allait le buter. LE BUTER, bordel! | |
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